J’écrivais l'autre jour : « Autant je n’éprouve aucune attirance à l’égard du bondage,
de la domination “purs” – dans la mesure où eux aussi sont des codes
contraignants –, et moins encore à l’égard du SM (infliger ou recevoir douleur
ou humiliation est fondamentalement étranger à mon érotique volontiers
hédoniste), autant j’aime ces jeux, cette subversion vis-à-vis des codes
sexuels. »
Je dois tout
de même préciser : ceci étant posé, j’affectionne tout particulièrement
certaines pratiques généralement liées aux codes du BDSM. Par exemple, outre le
fait d’être attaché aux montants du lit, j’aime lécher le sexe, les fesses
d’une femme assise sur mon visage. Suis-je pour autant un adepte de ce qu’on
appelle « facesitting » ou
« smothering » ? Pas
vraiment, dans la mesure où ces deux mots renvoient, précisément, à des figures
imposées du BDSM.
Ainsi « facesitting » semble-t-il suggérer
quelque chose qui relève de l’humiliation. Or lorsqu’une femme s’assied sur mon
visage, je ne me sens nullement humilié ou rabaissé. J’y vois plutôt
l’expression d’un désir impérieux d’être léchée avec plus d’intensité que dans
un cunnilingus ou un anulingus classique : et ce que j’éprouve alors,
c’est tout ensemble la gratitude devant ce que je prends pour une marque de
confiance (double : ma partenaire se sentirait donc en confiance avec moi
pour m’adresser une demande aussi intense, et aurait assez de confiance en ma
capacité de répondre à cette demande) et le souci de bien faire ce qui m’est
ainsi demandé.
De même,
« smothering »,
littéralement « étouffement », renvoie-t-il implicitement à quelque
supplice. Certes, le souffle peut en effet venir à se raréfier dans cette
position, quand le corps désiré pèse sur ma bouche et mon nez, et que le suc
mêlé de ma salive, de ses sécrétions et de nos sueurs emplit peu à peu tous les
interstices de nos chairs où l’air pourrait filtrer. Mais ce n’est pour moi
nullement un supplice, tout au plus un léger inconfort ; inconfort qui,
par ailleurs se trouve, au niveau des pures sensations, largement compensé par
ce simple fait : lorsque la bouche et le nez se trouvent ainsi envahis par
la sueur et les sécrétions de ma partenaire, la sensation de s’incorporer au
corps désiré atteint alors une puissance gustative et olfactive qui
subjugue, et qu’accroît encore jusqu’au vertige le manque d’oxygène. C’est donc
bien là non un supplice que je subirais mais une jouissance sensuelle dont je suis (avec quelle gratitude) le bénéficiaire.
Waouh!ca donne envie...mais si je vous parle de mes 10kg de trop,je suis pas sure que vous serez partant ou bien si?^^
RépondreSupprimerjuste 10 kg? asseyez-vous sur mon visage n'importe quand ;)
SupprimerFaut il absolument entrer dans les cases..même dans celles des confins de la norme..? Le champ des pratiques possibles est vaste...j'aime à penser qu'on se laisse guider par son envie, par ce que suscite l'autre, qui va nous faire aimer telle ou telle pratiques...sans décréter qu'elles seront..BDSM, ou porno-trash, ou romantique, ou...Chacun écrit son code sexo-amoureux...non..?
RépondreSupprimerChère "Anonyme", comme nous en sommes convenus hier par courriel, je consacrerai un de ces jours un article à ces kilos jugés superflus.
RépondreSupprimerChère V., entièrement d'accord avec vous sur ce point : chacun écrit son code sexo-amoureux selon son envie et le désir de son ou de sa partenaire. Cela dit, ce code, on ne l'invente pas ex nihilo, il y a aussi du « culturel » qui entre en jeu ; en l'occurrence, j'aime beaucoup défaire les fausses évidences du « culturel », et pratiquer de manière « romantique » des jeux ordinairement perçus comme « BDSM » (ou l'inverse).